Quelques traces des cabines piochées au hasard des lectures…
Dans Un sens à la vie. Enquête philosophique sur l’essentiel, de Pascal Chabot, paru en 2024 aux éditions PUF :
« De même, un appel téléphonique reçu dans une de ces anciennes cabines, diffère radicalement d’un vocal sur WhatsApp. l’image vue sur un écran de cinéma dit autre chose que la même image regardée sur un smartphone dans le métro bondé. C’est le sens lui-même que le médium utilisé transforme, véhiculant d’autres énergies, suscitant d’autres émotions et d’autres désirs. le média est le message, comme le prophétisait Marshall McLuhan et après lui tout la médiologie. »
Dans Le serpent majuscule, de Pierre Lemaitre, paru en 2021 aux éditions Albin Michel :
« L’action de ce livre se déroule en 1985, temps heureux temps de cabines téléphoniques et des cartes routières, où l’auteur n’avait pas à craindre que son histoire soit rendue impossible par le téléphone portable, le GPS, les réseaux sociaux, les caméras de surveillance, la reconnaissance vocale, l’ADN, les fichiers numériques centralisés, etc. »
« …et s’arrête près d’une cabine téléphonique, à deux pas de la place de la mairie. Il compose un numéro, laisse sonner deux fois, raccroche et repart. »
« Une carte postale veut dire qu’elle doit se rendre demain midi dans une cabine téléphonique. »
Dans Le grand monde, de Pierre Lemaitre, paru en 2022 aux éditions Calmann-Lévy :
« Il avait toujours le récepteur à la main et fixait les murs de la cabine constellés de numéros de téléphone griffonnés au stylo et d’inscriptions diverse, naïves ou salaces, l’annuaire du Pas-de-Calais sali par toutes sortes de mains et dont les pages, à demi arrachées, pendaient, plissées, cornées (…) Le hasard avait fait chuter la jeune femme au pied de la cabine téléphonique. Jean attrapa le combiné noir qui pendait au bout de son fil et la frappa à la tête de toutes ses forces à plusieurs reprises. Le sang jaillit. Jean continua à frapper, le crâne était largement enfoncé. »
Dans Le silence et la colère, de Pierre Lemaitre, paru en 2023 aux éditions Calmann-Lévy :
« Francois arracha un jeton au barman, courut à la cabine, sortit son carnet d’adresses et appela Bourdet, l’imprésario. »
« Vers onze hures du matin, des ouvriers vinrent chercher la cabine téléphonique qui faisait face à l’école tandis que les techniciens montaient sur les pylônes pur en détacher les cables qui, en tombant, s’enroulaient mollement au sol comme des serpents morts. »
Dans Cadres noirs, de Pierre Lemaitre, paru en 2010 aux éditions Calmann-Lévy :
« Il faut que j’appelle. J’entre dans la cabine téléphonique de sortie d’autoroute. Ça pue la cigarette. Je mets deux pièces (…) Devant moi le cadran clignote. Je remets une pièce. Mon crédit descend aussi rapidement que la jauge de la Renault 25. Ce que la vie est devenue chère. Je suis épuisé. »
Dans Monsieur Malaussène, de Daniel Pennac, paru en 1995 aux éditions Gallimard :
« La porte du camion s’est ouverte en chuintant devant la porte d’une cabine téléphonique. J’ai glissé toutes mes pièces dans la machine à consoler. (…) Je l’ai laissé parler, je me suis dit que se nourrir de mots c’était déjà manger quelque chose, et pendant qu’elle sustentait son âme je surveillais la machine qui bouffait mes pièces une à une, et pendant que la machine gobait le métal guilloché, moi, lové dans mon écouteur comme dans ces coquillages où bat le cœur de la mer, je m’offrais un festin d’amour gratuit. »
Dans Au bonheur des ogres, de Daniel Pennac, paru en 1985 aux éditions Gallimard :
« Puis un appel de l’extérieur. Je m’enferme dans la cabine appropriée, (est-il bien prudent de s’enfermer dans les cabines par les temps qui courent ?) et je dis : – Allô ? »
« Inutile de dire qu’immédiatement après avoir lâché mon criquet dans la nuit parisienne, je me suis rué dans une cabine téléphonique pour appeler Coudrier. Il a écouté sans pipé puis il a dit : – quand je vous disiez que vous exerciez un métier dangereux… (Plus pour longtemps parole de Saint !) »
Dans Fabriquer une femme, de Marie Darrieussecq, paru en 2024 aux éditions P.O.L :
Une traversée des années 1980 à travers deux regards. Il y a les CD-Rom, les Rita Mitsouko, les manifestations contre la loi Devaquet, les cabines téléphoniques et les yeux vairons de Bowie. Il y a aussi le sida qui emporte les copains.
Dans La femme révélée, de Gaëlle Nohant, paru en 2020 aux éditions Bernard Grasset :
« Après avoir passé quelques coups de fils depuis une cabine téléphonique de la place Saint-Sulpice, j’ai décroché quelques entretiens. Mais je n’étais ni assez jeune, ni assez diplômée, et surtout je n’étais pas anglaise, comme une des employeuses me l’a fait aigrement remarqué…»
Dans Tombes de cow-boys, de Roberto Bolaño, paru en 2024 aux éditions Points :
« Un poète est obsédé par une jeune femme disparue au Chili à la prise de pouvoir des fascistes.
Arturo Belano revient au pays après le coup d’État et rejoint la lutte socialiste avec ses camarades.
Un jeune homme prend par hasard un appel dans une cabine téléphonique, et se trouve recruté par une organisation secrète d’artistes qui officie depuis les égouts de Paris.
Publié à titre posthume, ce recueil de trois nouvelles nous fait pénétrer dans l’atelier de fabrication de l’œuvre du grand Roberto Bolaño. Le lecteur y retrouvera de nombreuses références à ses ouvrages déjà parus. »
https://actualitte.com/dossier/214/de-michel-glardon-a-jean-richard-histoire-des-editions-d-en-bas
Dans Ilaria , ou la conquête de la désobéissance, de Gabriella Zalapi, paru en 2024 aux éditions Zoé :
« Ilaria a 8 ans. Elle vit avec sa mère et sa sœur en Suisse. Elle est fan de la gymnaste Nadia Comaneci, joue au « cochon pendu ». Juste avant le déjeuner mensuel, où le couple de ses parents séparés tente de se rapprocher, son père, venu de Turin au volant de sa BMW pour la récupérer, s’arrête pour téléphoner. « Dans la cabine, Papa parle fort, hausse la voix, se retourne. » Plus de restaurant. Le père enlève Ilaria, et commence alors un road-trip raconté à sa hauteur de petite fille, ses questions sans réponses, ses joies instantanées, ce si beau nounours, ses angoisses et la souffrance d’être coupée de sa mère et de sa sœur aînée. Et l’école ? On verra. Le père, aux abois, avale les kilomètres, enfume la voiture, boit trop de whisky. De nouveau les appels dans les cabines téléphoniques de ces années 1980 – celles de l’Italie des Brigades rouges –, chambres miteuses alternent avec hôtels de luxe, la cavale la mène jusqu’en Sicile, chez sa grand-mère paternelle. Mais il faut repartir et chaque fois, c’est comme un nouveau monde aux allures irréelles, dans lequel l’enfant cherche sa place. »
https://www.lepoint.fr/culture/ilaria-un-roman-poignant-sur-l-enfance-12-10-2024-2572577_3.php#11
Dans Les furies, de Lauren Groff, paru en 2017 aux éditions de l’Olivier :
« Au sous-sol de l’ancienne ferme, dans la cabine téléphonique de la laverie d’où il appelait Mathilde – les portables ne passaient pas ici, ils étaient bel et bien coupés du monde -, il exprima sa frustration à mi-voix. Elle répondit par des murmures, des grognements de soutien ais il était 5h du matin et elle n’était pas très réveillée. « Et si on faisait un câlin par téléphone ? dit-elle enfin. pour chauffer un peu les câbles. Ça t’aiderait à te calmer. » »
« aux petites heures du jour il renonça à dormir et descendit à la cabine téléphonique gelée pour voir s’il pouvait contacter Mathilde. Hélas, il n’y avait pas de tonalité et le froid était intense au sous-sol. »
« Enfin, il se retrouva dans un centre commercial en forme de fer à cheval où, à la périphérie de son champ de vision, il vit quelque chose qui fit battre son cœur de stupéfaction ; 1 cabine téléphonique, la première qu’il voyait depuis, quoi des décennies ? Il se retrouva à passer un coup de fil en PCV, composant le seul numéro qu’il connaissait encore en cet âge des téléphones portables. quel soulagement de sentir le poids du combiné dans la main, gras et puant l’haleine d’autres personnes. La voix de sa mère s’éleva à l’autre bout de la ligne. Un apple en PCV ? oh là là, oui elle le prenait. »
Dans Gare St Lazare, de Dominique Fabre, paru en 2023 aux éditions Fayard :
Dominique Fabre a l’art de capter les petites choses, l’humanité qui se cache dans des détails, les gens, les lieux et même chez les petits malfrats encadrés par les gendarmes, qu’il croise dans la salle des pas perdus. Il nous fait vivre sa nostalgie : « Avec le temps on se couvre de plaies, de bosses, de vieux chagrins, de disparus ». Disparues la pharmacie Bailly, la boutique de vinyles et les cabines téléphoniques, disparus les vendeurs de roses à la sauvette, les consignes dans la gare, le vendeur aveugle de billets de loterie (…)
« Mais je peux encore rester à cet endroit, là où ils ont enlevé aussi les cabines téléphoniques et installé à la place une petite boutique d’où envoyer des euros à l’étranger, là où ils ont effacé la trace des jeunes gens morts pour permettre aux banlieusards de faire leurs courses juste avant de prendre le train. »
Dans Un samedi entre amis, d’Andrea Camilleri, paru en 2011 aux éditions Fayard :
« Elle va dans la salle de bain, ouvre la douche, passe sous le jet, y reste longtemps. Puis elle se rhabille posément, quitte la garçonnière, entre dans la cabine téléphonique au coin de la rue, compose le numéro… »
Dans Le téléphone carnivore, de Jo Noesbo, paru en 2024 aux éditions Gallimard :
Que se passe-t-il donc à Ballantyne, petite ville paisible – que l’on suppose située aux Etats-Unis – devenue le théâtre de disparitions inquiétantes d’adolescents ? La première est celle d’un dénommé Tom, un jeune homme timide, bègue et introverti, qui traîne son ennui avec Richard, une sorte de petite terreur de cour de récréation. Les deux jeunes décident de faire un canular. Direction la première cabine téléphonique. Mais rien ne se passe comme prévu. Le téléphone finit par engloutir ce pauvre Tom sous le regard impuissant de son camarade.
Nina Bouraoui se rappelle :
Les souvenirs remontent depuis l’enfance et l’adolescence, avec un mélange de lumière et d’ombres, comme dans tous les livres de l’autrice de « La voyeuse interdite » et de « Garçon manqué ». Laquelle se rappelle des heures à attendre dans les cafés, des appels passés dans des cabines téléphoniques où l’on glissait des pièces de monnaie.
Dans Tes pas dans l’escalier, d’Antonio Muñoz Molina, paru en 2023 aux éditions Seuil :
« Elle aurait voulu être une journaliste intrépide comme Lois Lane, une femme audacieuse et obsessionnelle dans le monde d’hommes frustes des années 1970, avec leurs grands cols, leurs pattes, leur haleine empestant le tabac et le whisky. Mais elle ajoute qu’elle ne se serait pas laissé berner une seconde par la gaucherie et les lunettes de Clark Kent. Et elle se demande où il se changerait s’il revenait aujourd’hui, car il n’y a plus aucune cabine téléphonique. »
Dans Des meurtres pour retrouver son calme, de Karsten Dusse Molina, paru en 2023 aux éditions du Cherche midi :
« J’essayerais de contacter Sascha. Depuis une cabine téléphonique. Peut-être avait-il des informations sur le Chinois ? Peut-être Kataryna ne m’avait-elle tout simplement pas encore envoyé de message de sa part (…) Mes bagages faits, je me mis en quête d’un téléphone public. Je trouvai ce que je cherchais à proximité du bâtiment hideux de l’office du tourisme. Après avoir commandé un café noir et un croissant, j’allais au fond de l’établissement pour passer un coup de fil. Sascha décrocha à la deuxième sonnerie. »
Dans Amis qu’au téléphone, 20 ans d’amitié exclusivement téléphonique, de Guillaume Pixie, paru en 2020 aux éditions Librinova :
« Dans un élan boomer, je me mis à regretter l’époque où il fallait parcourir 2 km pour appeler sa copine. Sous l’effet de la fatigue, je me fis l’avocat du vilain canard de la modernité, l’ancêtre de la téléphonie mobile qui joua un rôle mineur mais tellement plein de charme : la cabine téléphonique ! Avec la carte à puce stylisée et les bottins qui pendent ! Bien avant le Samsung, cette petite maison dans la ville restera pour moi le symbole absolu de la modernité . J’y ai claqué des millions en pièces de deux, appelant ma sœur, mon frère et surtout ma mère lorsque la puberté fragilisa mon entrée dans le grand monde. Et jusqu’à vingt ans la cabine fut mon dernier cordon, le sésame qui me donnait accès à ma mère. »
Top 15 Bandes Dessinées de Cabine téléphonique ;
https://www.senscritique.com/liste/Top_15_Bandes_Dessinees_de_Cabine_telephonique/1268383
Dans Le trésorier-payeur, de Yannick Haenel, paru en 2022 aux éditions Gallimard :
« On lui rendit la monnaie pour le bouquet de fleurs, suffisamment pour qu’il ait envie de leur téléphoner. Il y avait une cabine à l’angle du marché, il allait leur faire la surprise, mais ça ne répondait pas, le dimanche ils partaient souvent se promener. »
Dans Azami, d’Aki Shimazaki, paru en 2014 aux éditions Actes Sud :
« Je cherche une cabine téléphonique et compose son numéro. Au bout du fil, j’entends sa voix incertaine : – Allô ? – C’est Mitsuo. Je suis tout près de chez toi. Puis-je te voir quelques minutes ? Elle se tait. Je crains qu’il ne soit trop tard. Elle répond enfin : – Monte l’escalier qui donne sur la ruelle à droite. Mon Coeur bat à grand coups. »
« Je l’appelle depuis la cabine téléphonique et l’entends : « Entre sans sonner, comme l’autre jour. » »
Dans L’emprise, de Marc Dugain, paru en 2014 aux éditions Gallimard :
« D’une cabine elle appela Vincent qui dormait encore. Comme nombre de gens qui n’auraient pas forcément voulu naître, Vincent dormait longuement, jusqu’à épuisement de son sommeil et même plus encore. »
Dans Là où chantent les écrevisses, de Delia Owens, paru en 2022 aux éditions Points :
« D’une cabine téléphonique à Sea Oaks, elle appela Jodie, l’invita lui et sa femme Libby à venir en visite. Tous 4 explorèrent les marais et allèrent à la pêche. »
Dans Le pingoin d’Andreï Kourkov, paru en 2001 aux éditions Points :
« Il regardait ses pieds en se disant que quelque chose ne tournait plus rond dans ce monde. À moins que ce soit le monde qui ait changé, ne demeurant le même, simple, compréhensible, qu’en apparence, alors qu’à l’intérieur, un mécanisme s’était brisé. On ne savait plus, désormais, quoi attendre des choses les plus banales, comme une miche de pain ou une cabine téléphonique. Chaque surface, chaque arbre, chaque homme, dissimulait un contenu étranger. Tout semblait familier, mais ce n’était qu’une impression. »
« J’ai une datcha, fit-il. Elle est dans un lotissement du ministère de l’Intérieur. Il y a une cabine téléphonique, et la maison est bien équipée, avec cheminée, télé, des réserves de nourriture dans la cave… Après tout, personne ne nous empêche d’aller y passer le réveillon… »
« N’hésitez pas à téléphoner, la cabine se trouve au bout de l’allée principale, près de la maison du gardien, expliqua-t-il en partant. »
« En se retournant, il aperçut une cabine à l’angle du bâtiment voisin. Il alla appeler les pompiers. »
Dans Gare Saint-Lazare de Dominique Fabre, paru en 2023 aux éditions Fayard :
La gare Saint-Lazare se visite sous l’angle du «plus jamais» pour le narrateur qui circulait naguère entre Asnières et Paris, comme dans presque tous les livres de Dominique Fabre. Il ne lui arrivera plus jamais rien à la consigne, puisqu’elle a été supprimée, comme ont disparu les cabines téléphoniques, d’abord à pièces puis à carte.
Dans Au téléphone, deAlain Freudiger, paru en 2023 aux éditions Héros-Limite :
Allo ? Chacun a une histoire liée au téléphone, mais parce que l’objet est devenu omniprésent, on y pense rarement. L’auteur lausannois Alain Freudiger s’est penché sur l’appareil aux multiples révolutions, des cabines d’antan où l’on «confinait les conversations hors de chez soi» aux smartphones.
https://www.24heures.ch/autant-en-emporte-les-livres-808460188230
Dans Le dahlia noir de James Ellroy paru en 2006 aux éditions Rivages :
« En passant près d’une cabine téléphonique, ça me revint ; si Betty avait appelé Lindscott à Malibu – appel interurbain avec préavis – il en resterait des traces à la Pacific Coast Bell1. Si elle avait passé d’autres appels avec préavis, à ce moment ou alors le 11, avant ou après sa passe avec Johnny Vogel, la PCB aurait le renseignement dans ses registres – la compagnie conservait une trace des transactions téléphoniques qui passaient par les cabines à fins d’études de coûts et de prix de revient. »
Dans Perfidia de James Ellroy paru en 2014 aux éditions Rivages :
« Un mort dans une cabine téléphonique. Blessures par arme à feu, à courte distance. On demande des techniciens de labo et des employés de la morgue. (…) Une corde tendue isole la cabine téléphonique. POLICE, ACCES interdit. Voitures de police, fourgons cellulaire. »
Dans Haker de Sophie Adriansen paru en 2023 aux éditions La joie de lire :
L’histoire de ce roman se passe dans les années 90. Quand il y avait encore des cabines téléphoniques. Et bien Flow, il a à peine 10 ans et il sait déjà comment trafiquer les puces des cartes téléphoniques pour les rendre illimitées. Et plus rien n’arrêtera le jeune garçon.
Dans La cabine, d’Eric Bulliard, paru en 2022 aux éditions de l’Hèbe :
Prix des lecteurs de la Ville de Lausanne
L’auteur retrace l’histoire d’une cabine téléphonique du désert de Mojave, qui a connu son heure de gloire un peu avant les années 2000. Il s’est inspiré d’une histoire vraie. Celle de cet appareil aujourd’hui démantelé, qui a longtemps sonné en plein désert californien, près des frontières avec l’Arizona et le Nevada.
https://www.tdg.ch/eric-bulliard-ressuscite-une-cabine-telephonique-du-desert-199302952212
Dans La bénédiction inattendue, de Yoko Ogawa, paru en 2000 aux éditions Actes Sud :
« J’aime lire dans toutes sortes d’endroits. Sur un banc au jardin public, à table, à l’église, dans une cabine téléphonique, dans la salle de bain, sur l’étagère à chaussures, dans un placard, derrière les rideaux (…) »
Dans Gazoline d’Emmanuel Flesch paru en 2023 aux éditions Calmann Lévy :
« Automne 1988. Il y a le clocher, la place du village, des vignes à perte de vue. Près de la cabine téléphonique, assis sur leurs mobylettes, des jeunes s’ennuient.
Les gosses ont repris le chemin de l’école. Les anciens s’inquiètent de la météo, des vendanges. Un monde en apparence immuable ;un monde pourtant proche de sa fin. »
Dans Loin d’Alexis Michalik paru en 2021 aux éditions le Livre de poche :
« Antoine hésita à laisser un message, mais c’eût été le comble de la lâcheté. Il raccrocha et rappela. Sans succès. Au troisième appel, elle finit par décrocher. – Allô ? – C’est moi. Je t’appelle d’une cabine. – Antoine qu’est-ce que tu fous à Budapest ? – Je suis pas à Budapest. »
« Il acheta une carte de téléphone, trouva une cabine téléphonique, appela Jennifer, essuya sa mauvaise humeur initiale et dit : – Je suis à plus à Budapest. Je suis à Istanbul. – A Istanbul ? Qu’est-ce que tu fous à Istanbul ? – C’est une longue histoire, je peux t’expliquer. »
« Antoine, j’ai presque plus de batterie, putain, j’avais pas prévu que tu m’appelles, c’est quoi ce numéro ? T’es où ? Je suis a Batumi. En Géorgie. Il appelait d’une cabine à pièces, qui jouxtait la cantine des marins. »
« Lorsque les gens se téléphonaient, ils devaient composer un numéro, sauf certains privilégiés qui possédaient une touche bis. Lorsqu’ils rataient un appel, il devaient appeler un autre numéro pour connaitre celui de l’appelant. S’ils étaient hors de chez eux, ils utilisaient des cabines téléphoniques, et cherchaient dans un bottin imprimé les numéros des gens qu’ils espéraient joindre. »
Des cabines téléphoniques pour écouter des œuvres littéraires
Des cabines téléphoniques rétro pour entendre des textes littéraires sur Clichy.
https://www.lien-social.com/%E2%9C%96-Exposition-o-Memoires-de-quartier
Dans La baleine tatouée, de Witi Ihimeara, paru en 2022 aux éditions Au vent des îles :
« Certes, il n’était pas toujours juste mais il défendait bec et ongles la cause mãori. Nous l’avions surnommé « Super Mãori » et, aujourd’hui encore les cabines téléphoniques me font penser à lui. Nous plaisantions : « Vous avez besoin d’aide pour défiler à Baston Point ? Appelez « Super Mãori » ! Vous cherchez un leader pour revendiquer des droits fonciers ? Composez le 214K à Whãngãrã ! Vous voulez un homme à poigne pour une manif à Waitangi ? Contactez le Homme de fer mãori ! »
Yann Queffelec : « Le meilleur jour de ma vie a été le pire jour de ma vie. C’est le moment où j’ai dû annoncer à mon père, par téléphone, dans la cabine téléphonique la plus pourrie de la capitale, que j’avais reçu le prix Goncourt. »
Marylou Thomas et Melaine Fanouillère, de la compagnie Désembrayée, ont laissé leurs empreintes lors de leur passage à Pors Ruz mardi 12 juillet dernier où ils jouaient leur spectacle « Solveig Noz ». Les artistes ont déposé dans la cabine téléphonique du parc de Lostwithiel un bocal renfermant les « mots » de tous les spectateurs. Ils peuvent être consultés par les visiteurs qui peuvent à leur tour déposer d’autres mots, des messages à la mer des temps modernes. Le « bocal à mots » se trouve au milieu des livres.
Dans Comment va la douleur ? de Pascal Garnier, paru en 2006 aux éditions Zulma :
« Simon ne trouva aucune cabine téléphonique en état de fonctionner, le portables les ayant toutes rendues obsolètes. C’est d’un café qu’il appela son employeur. »
Dans De si braves garçons, de Patrick Modiano, paru en 1982 aux éditions Gallimard :
« les autres fumaient en silence. Leandri s’était endormi. La lumière venait d’une lampe à abat-jour, près de nous et aussi, à travers deux battants vitrés, d’une cabine téléphonique encastrée dan le mur du fond. »
« Il se dirigea vers la cabine téléphonique d’une démarche titubante, poussa les battants vitrés d’un coup d’épaules et dérocha lentement le combiné du téléphone? Yvon était debout. Il sortit de la cabine et vint tapoter l’épaule d’Yvon. – Baby descend tout de suit… Ta sœur ne va pas tarder. »
Dans Quartier perdu, de Patrick Modiano, paru en 1985 aux éditions Gallimard :
« Au fond du bar, un garçon en veste blanche attendait les premiers clients. je lui ai demandé un jeton de téléphone, et dans la cabine, j’ai fouillé la poche intérieure de ma este, à la recherche du numéro de Mme Lucien Blin. j’ai composé TRO. 15-28, le cœur battant. une voix d’homme a répondu. »
Dans Voyage de noces, de Patrick Modiano, paru en 1990 aux éditions Gallimard :
« Par les fenêtres ouvertes, me parvenait le vacarme des téléviseurs. De nouveau, c’était Paris. Je suis entré dans une cabine téléphonique et j’ai feuilleté dans l’annuaire en cherchant le nom : Rigaud. Toute une colonne de Rigaud avec leurs prénoms. Mais je ne me rappelais plus le sien. Pourtant, j’avais la certitude que Rigaud était encore vivant, quelque part dans l’un des quartiers de la périphérie. »
« De cette chambre que nous avions peut-être occupé il y a vingt ans, je ne parviendrais pas à la joindre, la communication serait brouillée par toutes ces années accumulées les unes sur les autres. Il valait mieux que je demande un jeton au comptoir du premier café et que je compose le numéro dans la cabine. J’y ai renoncé. Là aussi, ma voix serait si lointaine qu’elle ne l’entendrait pas. »
« Après le dîner je suis allé consulter dans la cabine téléphonique, l’annuaire de Paris. Il datait de huit ans. j’ai relu avec plus d’attention que je ne l’avais fait la première fois la longue liste des Rigaud. Je me suis arrêté sur un Rigaud dont le prénom n’était pas mentionné. 20, boulevard Soult. 307-75-28. les numéros de téléphone, cette année-là, ne comportaient encore que 7 chiffres. 307, c’était l’ancien indicatif DORIAN. j’ai noté l’adresse et le numéro. »
Dans Paris des jours et des nuits, de Patrick Modiano, paru en 2024 aux éditions Gallimard :
« Grands et petits escrocs des années trente… Les ombres d’Arsène Lupin, de Chéri-Bibi et de Fantômas flottent flottent encore dans 1 Paris où l’on respire un mélange trouble de mystère et de sentimentalité. Un chat se reflète sur la vitre de la cabine téléphonique. Avec ses yeux qui brillent dans le noir et son immobilité de sphinx, il veille sur les secrets des conversations chuchotées, des rendez-vous, des appels qui s’entrecroisent comme des signaux de Morse à travers la ville. »
Dans Un cirque passe, de Patrick Modiano, paru en 1992 aux éditions Gallimard :
« Votre père a téléphoné ce matin mais la communication était très mauvaise car il appelé d’une cabine téléphonique en plein air : on entendais des klaxons et des bruits de circulation qui étouffaient sa voix. Nous avons d’ailleurs été coupés mais je suis certain qu’il rappellera. »
Dans Du plus loin de l’oubli, de Patrick Modiano, paru en 1996 aux éditions Gallimard :
« Encore une heure à perdre. Près des lignes de banlieues, je me suis arrêté une cabine téléphonique. retourner au 160 boulevard Haussmann pour remettre la valise à sa place ? Ainsi, tout rentrerait dans l’ordre et je n’aurais rien à me reprocher. Dans la cabine, j’ai consulté l’annuaire, car j’avais oublié le numéro du docteur Robbes. Les sonneries se succédaient. Il n’y avait personne dans l’appartement. Téléphoner à Behoust à ce docteur Robbes et lui avouer tout ? Et où pouvait être en ce moment Jacqueline et Cartaud ? J’ai raccroché. Je préférais garder cette valise et la rapporter à Jacqueline car c’était le seul moyen de garder un contact avec elle. Je feuilletais l’annuaire. Les rues de Paris défilaient sous mes yeux ainsi que les numéros des immeubles et les noms de leurs occupants. »
« J’ai pris un jeton de téléphone au comptoir. la cabine était au sous-sol. j’ai composé WAGRAM 13-18. on a décroché. – vous êtes Pierre Cartaud ? – De la part de qui ? – Est-ce que je pourrai parler à Jacqueline ? Quelques secondes de silence. J’ai raccroché. »
« Elle était absorbé dans ses pensées. Elle avait oublié ma présence. devant nous, une cabine téléphonique rouge, d’où une femme venait de sortir. – C’est dommage que nous n’ayons personne à qui téléphoner… lui ai-je dit. Elle s’est tournée vers moi et posé sa main sur mon bras. Elle avait surmonté le découragement qu’elle avait dû éprouver elle aussi tout à l’heure, quand nous suivions le Strand vers Trafalgar Square. »
« L’appartement était vide et silencieux et aucune lumière ne filtrait plus à la porte de Linda. Nous avons entrouvert la fenêtre. Pas un bruit dans la rue. En face, sous les feuillages des arbres, une cabine téléphonique rouge et vide était éclairée. »
«Il ne me restait plus qu’à téléphoner à chacun de ces noms. J’ai composé le premier numéro dans la cabine. Les sonneries se sont succédées longtemps. puis on a décroché. Une vois d’homme : – Oui… Allo ? – Est-ce que je pourrais parler à Jacqueline ? – Vous devez faire erreur, monsieur. J’ai raccroché. je n’avais plus le courage de composer les autres numéros. »
Dans La petite bijou, de Patrick Modiano, paru en 2001 aux éditions Gallimard :
« Elle a traversé l’avenue et elle est entrée dans une cabine téléphonique. J’ai laissé s’allumer et s’éteindre quelques feux rouges & j’ai traversé à mon tour. dans la cabine téléphonique, elle a mis un certain temps avant de trouver des pièces de monnaie ou un jeton. J’ai fait semblant d’être absorbée par la vitrine du magasin le plus proche de la cabine , une pharmacie où il y avait, en devanture, cette affiche qui m’effrayait dans mon enfance : le diable soufflant du feu par la bouche. Je me suis retournée. Elle composait un numéro de téléphone lentement, comme si c’était la première fois. Elle tenait le combiné de deux mains, contre son oreille. Mais le numéro ne répondait pas. Elle a raccroché, elle a sorti de l’une des poches du manteau un bout de papier, et, tandis que son doigt faisait tourner le cadran, elle ne détachait pas le regard du bout de papier. C’est alors que je le suis demandé si elle avait un domicile quelque part. Cette fois-ci, quelqu’un lui avait répondu. Derrière la vitre, elle bougeait les lèvres. Elle tenait toujours le combiné des deux mains, et, de temps en temps, elle hochait la tête. D’après les mouvements des lèvres, elle parlait de plus en plus fort, mais cette véhémence finissait par se calmer. A qui pouvait-elle bien téléphoner ? (…) Dans la cabine, elle continuait de parler. Elle semblait si absorbée par cette conversation que je pouvais me rapprocher sans qu’elle remarque ma présence. Je pouvais même faire semblant d’attendre mon tour pour téléphoner, et saisir à travers la vitres quelque mots qui me feraient mieux comprendre ce que cette femme en manteau jaune et panchos était devenue. Mais je n’entendais rien. Elle téléphonait peut-être à l’un de ceux qui figuraient sur le carnet d’adresse, le seul qu’elle n’avait pas perdu de vue, ou qui n’était pas mort. (…) Elle est sortie de la cabine. Elle m’a jeté un regard indifférent, le même regard qu’elle avait posé sur oi dans le métro. J’ai ouvert la porte vitrée. Sans glisser un jeton dans la fente, j’ai composé au hasard, pour rien, un numéro de téléphone, en attendant qu’elle s’éloigne un peu. Je gardais le combiné contre mon oreille, et il n’y avait même pas de tonalité. Je ne pouvais pas me résoudre à raccrocher. »
« La personne à qui elle avait téléphoné dans la cabine habitait l’immeuble de brique, et ce soir-là, elle était venue lui rendre visite. Elle lui avait apporté des boîtes de conserves. plus tard, elle avait pris le métro dans l’autre direction. (…) Et pourtant, elle a fini par reparaître la cinquième semaine. Au moment où je sortais de la bouche du métro, je l’ai vue dans la cabine téléphonique. Elle portait son manteau jaune (…) Je l’observais dans la cabine téléphonique. C’était comme la première fois, elle ne semblait pas avoir obtenu tout de suite la communication. De nouveau, elle composait le numéro. Elle parlait, mais cela durait beaucoup moins longtemps que l’autre soir. Elle raccrochait d’un geste sec. Elle sortait de la cabine. Elle ne s’arrêtait pas au café. Elle suivait l’avenue de Paris, toujours de sa démarche d’ancienne danseuse. »
« Nous arrivions à Château-de-Vincennes. Pourquoi ne descendait-elle pas à cette station de métro qui était la fin de la ligne ? A cause de la cabine téléphonique et du café où elle avait l’habitude de boire un kir avant de rentrer chez elle ? »
« C’est sans doute à lui qu’elle téléphonait, le soir, dans la cabine. Au bout de 1é ans, il restait encore, par miracle, quelqu’un sur qui elle pouvait compter. Mais lui aussi, elle avait fini par le décourager. »
« Alors je descendais l’escalier et j’allais téléphoner dans un café, un peu plus loin, sur l’avenue. Le patron me regardait avec gentillesse, les clients aussi. Ils avaient l’air de savoir qui j’étais. Ils avaient dû se renseigner. Un jour, l’un d’eux avait dit « c’est la petite du 129. » Je n’avais pas d’argent et on ne me faisait pas payer l communication. J’entrais dans la cabine téléphonique. L’appareil fixé au mur était trop haut pour moi et il fallait que je me dresse sur la ponte des pieds pour composer un numéro : PASSY 15-28. Mais personne ne répondait chez la comtesse Sonia O’Dauyé. »
« J’ai pris un jeton, je suis entrée dans la cabine téléphonique et j’ai fini par composer le numéro de Moreau-Badmaev. Il écoutait une émission de radio mais il m’a quand même proposé de venir chez lui. J’étais soulagée de savoir que quelqu’un voulait bien passer ma soirée avec moi. »
Dans Accident nocturne, de Patrick Modiano, paru en 2003 aux éditions Gallimard :
« Je m’étais dit qu’à la première cabine téléphonique, je consulterais les bottins par rues, ou j’appellerais les Renseignements. Mais rien ne pressait. J’avais tout le temps devant moi pour trouver son adresse exacte et lui rendre une visite. »
Dans Un pedigree, de Patrick Modiano, paru en 2005 aux éditions Gallimard :
« A Trafalgar Square, d’une cabine rouge, je téléphone en PCV à mon père. J’essaie de lui cacher ma panique. Il n’a pas l’air très surpris de me savoir seul à Londres. Il me souhaite bonne chance, d’une voix indifférente. »
Dans Le café de la jeunesse perdue, de Patrick Modiano, paru en 2009 aux éditions Gallimard :
« J’étais seul devant la maroquinerie au Prince de Condé. J’ai collé mon front à la vitrine pour voir s’il restait un vestige quelconque du café : un pan de mur, la porte du fond donnant accès au téléphone mural, l’escalier en colimaçon qui menait au petit appartement de Mme Chadly. »
Dans L’horizon, de Patrick Modiano, paru en 2010 aux éditions Gallimard :
« Ils rejoignaient la station de métro en suivant les arcades désertes du Palais-Royal. Bosmans se souvenait de la galerie marchande de cette station de métro en se demandant si elle existait encore aujourd’hui. Il y avait là des magasins divers, un coiffeur, un fleuriste, un marchand de tapis, des cabines téléphoniques, une vitrine de lingerie féminine avec des gaines d’un autre temps (…) »
Dans L’herbe des nuits, de Patrick Modiano, paru en 2012 aux éditions Gallimard :
« Il n’y a plus de cabine téléphonique. Pour me joindre à toute heure du jour ou de la nuit, vous utilisez cet objet. »
« Un après-midi je suis entré dans une cabine téléphonique, loin à l’ouest, du côté d’Auteuil. Et cette distance me rassurait un peu (…) je gardais le silence. Et je sentais à l’autre bout du fil le trouble de mon interlocuteur, et même son inquiétude, à cause de mon silence. J’ai raccroché. »
Dans Just kids, de Patti Smith, paru en 2017 aux éditions Gallimard collection Folio :
« J’ai eu un sacré choc en découvrant que le prix du billet pour New York avait presque doublé depuis la dernière fois que j’avais voyagé. Je suis allée dans une cabine téléphonique pour réfléchir. Et telle une Clark Kent en jupon, j’ai été sacrément inspirée. J’ai manqué appeler ma sœur, mais j’avais trop honte pour rentrer à la maison. Or là, posé sur la tablette en dessous du téléphone, sur un épais volume de pages jaunes, il y avait un sac à main blanc, bien en évidence. Il contenait un médaillon et 32 $, presque une semaine de salaire à mon dernier boulot. Malgré moi, j’ai pris l’argent et déposé le sac au guichet, dans l’espoir que sa propriétaire récupère le médaillon. Il n’y avait rien qui révélait son identité. Je ne peux que remercier, comme je l’ai fait souvent intérieurement toutes ces années durant, cette bienfaitrice inconnue. »
Dans La république du bonheur, de Ito Ogawa, paru en 2020 aux éditions Philippe Picquier :
« Si plus personne n’écrit, un jour, il n’y en aura peut-être plus [de boîtes aux lettres], de la même façon qu’avec la diffusion du portable, les cabines téléphoniques ont progressivement disparues. »
Dans La dernière gorgée de bière, de Philippe Delerm, paru en 2011 aux éditions Gallimard :
« Ce n’est d’abord qu’une succession de contraintes matérielles toujours un peu embarrassées : la lourde porte hypocrite dont on ne sait jamais s’il faut la pousser – tirer ou la tirer – pousser ; la carte magnétique à retrouver entre les tickets de métro et le permis de conduire – Contient-elle encore assez d’unités ? Puis, le regard rivé sur le petit écran, obéir aux consignes : décrochez… attendez…Dans l’espace clos, trop étroit et déjà embué, on se tient ramassé, crispé, pas à l’aise. Le pianotage du numéro sur les touches métalliques déclenche des sonorités aigrelettes et froides. On se sent captif, dans le parallélépipède rectangle, moins isolé que prisonnier. En même temps, on sait qu’il y a là un rite initiatique : il faut ces gestes d’obédience au mécanisme raide pour accéder à la chaleur la plus intime, la plus désemparée la voix humaine. D’ailleurs, les sons progressent insensiblement vers ce miracle : à l’écho glacial du pianotage succède une espèce de chanson ombilicale modulée qui vous conduit au point d’attache enfin, les coups d’appel plus graves, en battements de cœur, et leur interruption comme une délivrance. C’est juste à ce moment-là qu’on relève la tête. Les premiers mots viennent avec une banalité exquise, un faux détachement « Oui, c’est moi – oui, ça s’est bien passé – je suis juste à côté du petit café, tu sais, place Saint-Sulpice ».Ce n’est pas ce que l’on dit qui compte, mais ce qu’on entend. C’est fou comme la voix seule peut dire d’une personne qu’on aime de sa tristesse, de sa fatigue, de sa fragilité, de son intensité à vivre, de sa joie. Sans les gestes, c’est la pudeur qui disparaît, la transparence qui s’installe. Au-dessus du bloc téléphonique bêtement gris s’éveille alors une autre transparence. On voit soudain le trottoir devant soi, et le kiosque à journaux, les gosses qui patinent. Cette façon d’accueillir tout à coup l’au-delà de la vitre est très douce et magique : c’est comme si le paysage naissait avec la voix lointaine. Un sourire vient aux lèvres. La cabine se fait légère, et n’est plus que de verre. La voix si près si loin vous dit que Paris n’est plus un exil, que les pigeons s’envolent sur les bancs, que l’acier a perdu. »
Dans Ce que nous confions au vent, de Laura Imai Messina, paru en 2021 aux éditions Albin Michel :
Sur les pentes abruptes du mont Kujira-yama, au milieu d’un immense jardin, se dresse une cabine téléphonique : le Téléphone du vent. Chaque année, des milliers de personnes décrochent le combiné pour confier au vent des messages à destination de leurs proches disparus.
Dans Mã, d’Hubert Haddad, paru en 2017 aux éditions Zulma :
« Barricadé dans la cabine téléphonique, à l’heure de la fermeture, le cœur entre les dents, une voix d’homme en colère me répondit. »
« A ce moment-là, depuis une cabine téléphonique du boulevard, j’avais appelé Saori. Son départ imminent pour les États-Unis, pour Chicago précisément, jeta un voile d’irréalité sur ma nouvelle tentative. »
Dans Bruxelles 80, d’Yves Ringer, paru en 2024 aux éditions 180°
Vous souvenez-vous du Mirano Continental, de la galerie Agora, des magasins DOD, des cabines téléphoniques, de l’auto-stop dans le centre-ville, du Rick’s Café ou encore du Circus ?
Dans Snjór, de Christophe Jarcot, paru en 2023 aux éditions du Chêne :
Ces paysages où règnent le froid, la neige, le vent et parfois où se déploient les tempêtes, laissent apparaître bien souvent une présence humaine, qu’elle soit incarnée ou signifiée par les constructions : maisons, églises, cabine téléphonique, routes. Cette présence humaine, face à la force des éléments naturels, semble alors fragile, petite, imposant des formes géométriques dans un décor de plaines, de mers, de montagnes et de neige à perte de vue.
Dans La face nord du coeur, de Dolores Redondo, paru en 2021 aux éditions Gallimard :
« A l’intérieur d’une cabine téléphonique à Quantico, Amaia s’aperçut qu’elle n’avait pas cessé d’effleurer inconsciemment de l’index le dessin qu’un élève avait fait sur la tablette et que des centaines de contacts avaient contribué à faire ressortir. Elle arrêta son doigt sur l’apex de ce cœur artistique si semblable à celui qu’on peut seulement deviner quand on a onze ans dans les veinures du bois. De loin lui parvint la voix aimée de sa tante. »
Dans Tout cela je te le donnerai, de Dolores Redondo, paru en 2018 aux éditions Gallimard :
« Si Álvaro est venu ici c’est parce que Griñán l’a appelé, peut-être même aussi depuis une cabine. »
« J’ai répondu et j’ai tout de suite reconnu le bruit des pièces qui tombent dans un téléphone public. Ça faisait des années que je ne l’avais pas entendu. »
« On a localisé la cabine, celle du numéro de téléphone bizarre depuis lequel on a appelé Álvaro. Elle est à Lugo mais ça ne nous dit pas grand chose : la personne en question a pu appeler depuis son quartier ou au contraire utiliser n’importe quelle cabine en ville pour brouiller les pistes. »
Dans Tous les membres de ma famille ont déjà tué quelqu’un, de Benjamin Stevenson, paru en 2023 aux éditions Sonatine :
« Il faut qu’on se voie. Maintenant. » Sa respiration était haletante. Aucun nom ne s’affichait sur l’écran de mon téléphone. Il devait m’appelait d’une cabine. Ou d’un bar. »
Dans L’eau rouge, de Jurica Pavičić, paru en 2021 aux éditions Points :
« La police a reçu un appel hier soir. Ça venait d’une cabine téléphonique. Un inconnu leur a parlé à travers un linge. D’apprès son accent, ça pourrait être quelqu’un du village. »
Dans Allô maman taxiphone, de Didier Lévy et Héloïse Solt, paru en 2022 aux éditions Sarbacane :
Au Taxiphone ALLÔ MAMAN, à Belleville, des gens du monde entier viennent appeler leurs parents, leurs amis, envoyer de l’argent… ou bavarder un peu. Le narrateur, dont les parents tiennent cette drôle de boutique, a tissé des liens avec les habitués.
Dans Emergency Quarters, de Carlos Matias et Gracey Zhang, paru en 2024 aux éditions Katherine Tegen Books :
« En cas d’urgence, Ernesto », murmure-t-elle en couvrant sa main droite avec les deux siennes. « Si vous avez besoin de moi, cherchez une cabine téléphonique. » Un quoi? « Quand je donne des histoires et d’autres activités, je dois toujours commencer par demander à l’enfant : “Sais-tu ce qu’est un téléphone public ?” Et j’obtiens les réponses les plus drôles », rit Matias.
Si quelqu’un qui lit ceci ne sait pas ce qu’est un téléphone public, envoyez un télégramme au siège de NPR et quelqu’un vous répondra. Ils sont peut-être rares aujourd’hui, mais lorsque Matias grandissait dans les années 1990, les téléphones publics étaient pratiquement à chaque coin de rue. Au plus fort, la FCC affirme qu’il y en avait plus de deux millions aux États-Unis. Mais en 2016, il y en avait moins de 100 000 en service.
Dans The Main, de Trevanian, paru en 2017 aux éditions Gallmeister :
« – Tu vois. Voilà ce qu’on appelle un quarter. On s’en sert pour faire marcher un distributeur de café. et aussi pour téléphoner. qu’est-ce que tu ferais si tu devais appeler d’urgence d’une cabine publique et que tu n’avais pas de monnaie sur toi ? (…) Tu dois toujours avoir de la monnaie pour le téléphone. Un coup de téléphone peut sauver la vie de quelqu’un. »
Dans Les fiançailles de M. Hire, de Georges Simenon, paru en 2021 aux éditions Le livre de poche :
« Le juge y monta seul et le commissaire, affairé, se précipita vers le bistro, s’enferma dans la cabine téléphonique. Une locataire de la maison y était justement occupée à appeler le docteur car la gamine respirait avec un bruit qui faisait du mal à entendre. »
Dans Maigret et la jeune morte, de Georges Simenon, paru en 2022 aux éditions le Livre de poche :
« Elle semblait avoir froid et elle a commandé un grog. Puis, quand Eugène le lui a servi, elle lui a demandé un jeton de téléphone. Elle est entrée dans la cabine. Elle en est ressortie presque aussitôt. Dès lors, et jusque vers minuit, elle a essayé au moins 10 fois d’avoir quelqu’un au bout du fil. – Combien de grogs a-t-elle bus ? – Trois. Toutes les minutes, elle retournait à la cabine et composait un numéro. »
Dans Sombre sentier, de Dominique Manotti, paru en 2011 aux éditions du Seuil :
« Marcher vite, jusqu’aux Halles toutes proches. Cabine téléphonique, appeler le patron. Heure décente, il est 7 heures. – Venez vite. Taxi, immeuble bourgeois boulevard Malesherbes, quartier sinistre. »
Dans Cabines, de Gilles Vincent, paru en 2021 aux éditions Parole :
Sur la place d’un village, un homme se retrouve enfermé dans une cabine téléphonique.
Cabines est le récit de cette journée particulière, de cette vie provisoirement arrêtée. Mais c’est aussi, en filigrane, l’annonce des orages totalitaires qui menacent aujourd’hui le cœur de nos existences. Cabines de Gilles VINCENT () | l’autre LIVRE (lautrelivre.fr)
Dans Retour à Reims, de Didier Eribon, paru en 2018 aux éditions Flammarion :
« J’y passais des soirées entières à marcher sans cesse, ou à faire semblant de téléphoner dans la cabine attenante à l’arrêt d’autobus… »
Dans Chevreuse, de Patrick Modiano, paru en 2021 aux éditions Gallimard :
Dans Nature humaine, de Serge Joncour, paru en 2020 aux éditions Flammarion :
« Caroline lui avait dit que parfois le soir elle se rendait dans le centre-ville pour téléphoner à sa famille à Berlin. Il fallait souvent qu’elle attende avant d’avoir la ligne, et ça coupait sans cesse, mais si elle appelait d’une cabine ça lui coûtait une fortune en pièces… »
« – Rien, il faut que je téléphone tout de suite.
– Mais Constanze, c’est pas possible, ou alors faudrait qu’on roule jusqu’à une maison, trouver une ferme, je ne sais pas où…
– Non, non, il faut trouver une cabine, je ne peux pas téléphoner de chez quelqu’un. »
« Là-haut il y avait une église, deux cafés et une cabine téléphonique, mais elle était occupée par une vieille femme. Constanze se planta devant pour bien marquer qu’elle attendait. »
Dans La fille du train, de Paula Hawkins, paru en 2016 aux éditions Pocket :
« L’article donnait également un numéro spécial à appeler si on disposait d’autres infirmations. En rentrant je l’appellerai d’une cabine téléphonique. Je leur parlerai de A, de ce que j’ai vu. »
C’était le Nooord
Un livre qui couvre les années d’après-guerre jusqu’aux années 1970. Un relais intergénérationnel qui fait revivre l’histoire de la ville. Au fil des pages, les lecteurs rencontreront les habitués des cafés Picotin, Henneman, Delattre, Février (siège des anciens combattants et lieu de résidence de Maître Meesemaecker), Vanhelst qui a accueilli une réunion publique du Président de la République René Coty, le café de la Forge, Montaine (concessionnaire de vélos), L’International qui servait de garage avec sa pompe à essence et sa cabine téléphonique publique, le café coiffeur « Chez Rolande »… La partie balnéaire de Loon-Plage n’est pas oubliée avec les cafés de plage aux Hôtel des Familles et le café « Au petit chalet ».
Dans Ma cabine téléphonique africaine, de Lieve Joris, paru en 2011 aux éditions Actes Sud :
L’histoire de Bina, postier malien, courageux et débrouillard, qui a fait de Lieve Joris son (involontaire) sponsor et lui a dédié sa cabine téléphonique, inaugure ici une série de récits consacrés à l’Afrique, au Proche-Orient et à l’Europe de l’Est. Ma cabine téléphonique africaine – Lieve Joris – Librairie Eyrolles
Dans Changer l’eau des fleurs, de Valérie Perrin, paru en 2018 aux éditions Albin Michel :
« Certains ont appelé de chez nous pour qu’on vienne les chercher. D’autres de la cabine téléphonique. En quelques heures, les rames et les alentours du train se sont vidés. »
Dans La plus que vive, de Christian Bobin, paru en 1999 aux éditions Gallimard collection Folio :
Dans Windows on the world de Frédéric Beigbeder, paru en 2005 aux éditions Gallimard :
« L’embêtant c’est qu’il n’y avait pas de cabine téléphonique dans ce local. Clark Kent ne peut pas devenir Superman sans cabine téléphonique pour changer de fringues. »
Dans Commis d’office d’Hannelore Cayre, paru en 2018 aux éditions Points :
« – Je vous connais, vous allez être tenté de téléphoner. – Dans tes rêves (…) – Ni de la cabine d’en bas. vous vous déplacez pour lui parler. – Ça va j’ai compris ! »
Dans Le guerrier pacifique de Dan Millman, paru en 2009 aux éditions J’ai lu :
« Je décidai de retourner à Los Angeles, ma ville natale. Je sortis ma vieille Valiant du garage et passai mon dernier week-end à Berkeley à préparer mon départ. Pensant à Linda, j’allai dans une cabine téléphonique et l’appelai dans son nouvel appartement ».
« Appelle une ambulance, me dit-il. Je courus jusqu’à la cabine téléphonique la plus proche et appelai ».
« Je n’osai pas y entrer. Je me postai dans une cabine téléphonique proche. Dix minutes s’écoulèrent, puis vingt. L’avais-je manqué ? »
Dans Le roman des Jardin d’Alexandre Jardin, paru en 2005 aux éditions Grasset :
Dans ce récit, Alexandre raconte donc, avec une drôlerie de chaque page, qu’il a voulu être « normal », pour échapper à sa tribu de fous. Il y avait là son père, bien sûr, dit « Le Zubial, » qui déposait des chèques en blanc signés dans des cabines téléphoniques.
Dans Tout ce qui nous répare de Lori Nelson Spielman, paru en 2018 aux éditions du Cherche Midi :
« Il est comme Clark Kent qui se change en Superman dans une cabine téléphonique, râlait toujours Annie en parlant de son père, le chirurgie cardiologue. Il enfile son pantalon et tout d’un coup c’est George Clooney. Le femmes ne savent donc pas que tout le monde porte ce genre de pantalon dans un hôpital. »
Dans La dernière des Stanfield de Marc Levy, paru en 2018 aux éditions Pocket :
« Elle repéra à un carrefour encore lointain une cabine téléphonique esseulée dans ce no man’s land, jeta un regard au cadran de la montre qui apparaissait entre les boutons pressions de sa main gantée, rétrograda et serra la poignée de frein. Elle rangea la Triumph le long du trottoir et fit tomber la béquille ».
« J’étais la seule personne qu’elle connaissait en ville. elle a cherché mon nom dans l’annuaire d’une cabine téléphonique. »
Paddington au Pérou
De ses aventures littéraires à son arrivée au cinéma en 2014, l’ourson péruvien a su s’imposer comme une icône britannique, aux côtés des bus rouges et des cabines téléphoniques.
Dans L’animal sauvage de Joël Dicker, paru en 2024 aux éditions Rosie&Wolfe :
« Pour que son absence ne suscite pas d’inquiétude, Sophie avait fait croire à ses parents qu’elle partait seule pour un tour d’Italie. La veille du braquage elle les avait appelés d’une cabine pour leur dire quelle avait cassé son portable et qu’ils ne devraient pas s’inquiéter du peu de nouvelles qu’elle leur donnerait. »
« Ce soir là, elle s’empressa d’appeler Arpad d’une cabine téléphonique. mais son téléphone était coupé. Elle essaya de le joindre au Béatrice mais le gérant lui indiqua qu’il était parti. »
Dans L’affaire Alaska Sander de Joël Dicker, paru en 2022 aux éditions Rosie&Wolfe :
« Lors de la quatrième année, alors que les classes venaient de se terminer, la Bande des Vélos, en mal d’émotions fortes, se donna pour mission de commettre quelques bêtises sans grandes conséquences, telles que passer des appels anonymes depuis la cabines téléphonique de la rue principale. »
Paddington au Pérou
« Nous nous étions alors discrètement faufilés hors de la propriété et, faute de réseau téléphonique, nous étions rendus à Vinalhaven, la petite ville qui donnait son ni à l’île, d’où le sergent avait appelé Landsane depuis une cabine. »
Nous de Christelle Dabos
À quoi ressemblerait une société où chacun aurait un rôle prédéfini, si rigide qu’il serait impossible de s’en écarter ? Christelle Dabos plonge ses lecteurs dans un univers fictif, régi par ses propres lois, sa hiérarchie… Et ses interdits. Dans cette atmosphère délicieusement vintage, les personnages utilisent des baladeurs et passent leurs appels dans des cabines téléphoniques.
https://actualitte.com/article/120201/interviews/christelle-dabos-pourquoi-me-suis-je-impose-cela
Histoire de la cabine téléphonique, des P&T à France Télécom, avant sa disparition programmée :
« Cabine téléphonique » — Histoire complète de la cabine des PTT (mots-surannes.fr)
A Nantes, des cabines téléphoniques mettent les passants à l’écoute de la littérature :
8 auteurs dans une cabine téléphonique écrivent un roman (Fribourg, Suisse) :
Dans American psycho de Bret Easton Ellis paru en 2005 aux éditions 10/18 :
« Et au milieu de l’après-midi, je me retrouve dans une cabine téléphonique à un coin de rue, quelque part dans le centre , je ne sais pas où, en sueur, avec une migraine lancinante qui bat sourdement dans ma tête, saisi d’une crise d’angoisse de première catégorie (…)
Puis je me dirige vers une cabine téléphonique et me mets à raconter n’importe quoi à l’opératrice avant de me décider à éjecter ma carte, me retrouvant soudain en ligne avec la réception de Xclusive, annulant un rendez-vous pour un massage que je n’ai jamais pris. »