Quelques traces des cabines piochées au hasard des lectures…
Dans Le serpent majuscule, de Pierre Lemaitre, paru en 2021 aux éditions Albin Michel :
« L’action de ce livre se déroule en 1985, temps heureux temps de cabines téléphoniques et des cartes routières, où l’auteur n’avait pas à craindre que son histoire soit rendue impossible par le téléphone portable, le GPS, les réseaux sociaux, les caméras de surveillance, la reconnaissance vocale, l’ADN, les fichiers numériques centralisés, etc. »
« …et s’arrête près d’une cabine téléphonique, à deux pas de la place de la mairie. Il compose un numéro, laisse sonner deux fois, raccroche et repart. »
« Une carte postale veut dire qu’elle doit se rendre demain midi dans une cabine téléphonique. »
Dans Le grand monde, de Pierre Lemaitre, paru en 2022 aux éditions Calmann-Lévy :
« Il avait toujours le récepteur à la main et fixait les murs de la cabine constellés de numéros de téléphone griffonnés au stylo et d’inscriptions diverse, naïves ou salaces, l’annuaire du Pas-de-Calais sali par toutes sortes de mains et dont les pages, à demi arrachées, pendaient, plissées, cornées (…) Le hasard avait fait chuter la jeune femme au pied de la cabine téléphonique. Jean attrapa le combiné noir qui pendait au bout de son fil et la frappa à la tête de toutes ses forces à plusieurs reprises. Le sang jaillit. Jean continua à frapper, le crâne était largement enfoncé. »
Dans Le silence et la colère, de Pierre Lemaitre, paru en 2023 aux éditions Calmann-Lévy :
« Francois arracha un jeton au barman, courut à la cabine, sortit son carnet d’adresses et appela Bourdet, l’imprésario. »
« Vers onze hures du matin, des ouvriers vinrent chercher la cabine téléphonique qui faisait face à l’école tandis que les techniciens montaient sur les pylônes pur en détacher les cables qui, en tombant, s’enroulaient mollement au sol comme des serpents morts. »
Dans Cadres noirs, de Pierre Lemaitre, paru en 2010 aux éditions Calmann-Lévy :
« Il faut que j’appelle. J’entre dans la cabine téléphonique de sortie d’autoroute. Ça pue la cigarette. Je mets deux pièces (…) Devant moi le cadran clignote. Je remets une pièce. Mon crédit descend aussi rapidement que la jauge de la Renault 25. Ce que la vie est devenue chère. Je suis épuisé. »
Dans Monsieur Malaussène, de Daniel Pennac, paru en 1995 aux éditions Gallimard :
« La porte du camion s’est ouverte en chuintant devant la porte d’une cabine téléphonique. J’ai glissé toutes mes pièces dans la machine à consoler. (…) Je l’ai laissé parler, je me suis dit que se nourrir de mots c’était déjà manger quelque chose, et pendant qu’elle sustentait son âme je surveillais la machine qui bouffait mes pièces une à une, et pendant que la machine gobait le métal guilloché, moi, lové dans mon écouteur comme dans ces coquillages où bat le cœur de la mer, je m’offrais un festin d’amour gratuit. »
Dans Au bonheur des ogres, de Daniel Pennac, paru en 1985 aux éditions Gallimard :
« Puis un appel de l’extérieur. Je m’enferme dans la cabine appropriée, (est-il bien prudent de s’enfermer dans les cabines par les temps qui courent ?) et je dis : – Allô ? »
« Inutile de dire qu’immédiatement après avoir lâché mon criquet dans la nuit parisienne, je me suis rué dans une cabine téléphonique pour appeler Coudrier. Il a écouté sans pipé puis il a dit : – quand je vous disiez que vous exerciez un métier dangereux… (Plus pour longtemps parole de Saint !) »
Dans Un samedi entre amis, d’Andrea Camilleri, paru en 2011 aux éditions Fayard :
« Elle va dans la salle de bain, ouvre la douche, passe sous le jet, y reste longtemps. Puis elle se rhabille posément, quitte la garçonnière, entre dans la cabine téléphonique au coin de la rue, compose le numéro… »
Dans Tes pas dans l’escalier, d’Antonio Muñoz Molina, paru en 2023 aux éditions Seuil :
« Elle aurait voulu être une journaliste intrépide comme Lois Lane, une femme audacieuse et obsessionnelle dans le monde d’hommes frustes des années 1970, avec leurs grands cols, leurs pattes, leur haleine empestant le tabac et le whisky. Mais elle ajoute qu’elle ne se serait pas laissé berner une seconde par la gaucherie et les lunettes de Clark Kent. Et elle se demande où il se changerait s’il revenait aujourd’hui, car il n’y a plus aucune cabine téléphonique. »
Dans Des meurtres pour retrouver son calme, de Karsten Dusse Molina, paru en 2023 aux éditions du Cherche midi :
« J’essayerais de contacter Sascha. Depuis une cabine téléphonique. Peut-être avait-il des informations sur le Chinois ? Peut-être Kataryna ne m’avait-elle tout simplement pas encore envoyé de message de sa part (…) Mes bagages faits, je me mis en quête d’un téléphone public. Je trouvai ce que je cherchais à proximité du bâtiment hideux de l’office du tourisme. Après avoir commandé un café noir et un croissant, j’allais au fond de l’établissement pour passer un coup de fil. Sascha décrocha à la deuxième sonnerie. »
Dans Amis qu’au téléphone, 20 ans d’amitié exclusivement téléphonique, de Guillaume Pixie, paru en 2020 aux éditions Librinova :
« Dans un élan boomer, je me mis à regretter l’époque où il fallait parcourir 2 km pour appeler sa copine. Sous l’effet de la fatigue, je me fis l’avocat du vilain canard de la modernité, l’ancêtre de la téléphonie mobile qui joua un rôle mineur mais tellement plein de charme : la cabine téléphonique ! Avec la carte à puce stylisée et les bottins qui pendent ! Bien avant le Samsung, cette petite maison dans la ville restera pour moi le symbole absolu de la modernité . J’y ai claqué des millions en pièces de deux, appelant ma sœur, mon frère et surtout ma mère lorsque la puberté fragilisa mon entrée dans le grand monde. Et jusqu’à vingt ans la cabine fut mon dernier cordon, le sésame qui me donnait accès à ma mère. »
Top 15 Bandes Dessinées de Cabine téléphonique ;

https://www.senscritique.com/liste/Top_15_Bandes_Dessinees_de_Cabine_telephonique/1268383
Dans Le trésorier-payeur, de Yannick Haenel, paru en 2022 aux éditions Gallimard :
« On lui rendit la monnaie pour le bouquet de fleurs, suffisamment pour qu’il ait envie de leur téléphoner. Il y avait une cabine à l’angle du marché, il allait leur faire la surprise, mais ça ne répondait pas, le dimanche ils partaient souvent se promener. »
Dans Azami, d’Aki Shimazaki, paru en 2014 aux éditions Actes Sud :
« Je cherche une cabine téléphonique et compose son numéro. Au bout du fil, j’entends sa voix incertaine : – Allô ? – C’est Mitsuo. Je suis tout près de chez toi. Puis-je te voir quelques minutes ? Elle se tait. Je crains qu’il ne soit trop tard. Elle répond enfin : – Monte l’escalier qui donne sur la ruelle à droite. Mon Coeur bat à grand coups. »
« Je l’appelle depuis la cabine téléphonique et l’entends : « Entre sans sonner, comme l’autre jour. » »
Dans L’emprise, de Marc Dugain, paru en 2014 aux éditions Gallimard :
« D’une cabine elle appela Vincent qui dormait encore. Comme nombre de gens qui n’auraient pas forcément voulu naître, Vincent dormait longuement, jusqu’à épuisement de son sommeil et même plus encore. »
Dans Là où chantent les écrevisses, de Delia Owens, paru en 2022 aux éditions Points :
« D’une cabine téléphonique à Sea Oaks, elle appela Jodie, l’invita lui et sa femme Libby à venir en visite. Tous 4 explorèrent les marais et allèrent à la pêche. »
Dans Le pingoin d’Andreï Kourkov, paru en 2001 aux éditions Points :
« Il regardait ses pieds en se disant que quelque chose ne tournait plus rond dans ce monde. À moins que ce soit le monde qui ait changé, ne demeurant le même, simple, compréhensible, qu’en apparence, alors qu’à l’intérieur, un mécanisme s’était brisé. On ne savait plus, désormais, quoi attendre des choses les plus banales, comme une miche de pain ou une cabine téléphonique. Chaque surface, chaque arbre, chaque homme, dissimulait un contenu étranger. Tout semblait familier, mais ce n’était qu’une impression. »
« J’ai une datcha, fit-il. Elle est dans un lotissement du ministère de l’Intérieur. Il y a une cabine téléphonique, et la maison est bien équipée, avec cheminée, télé, des réserves de nourriture dans la cave… Après tout, personne ne nous empêche d’aller y passer le réveillon… »
« N’hésitez pas à téléphoner, la cabine se trouve au bout de l’allée principale, près de la maison du gardien, expliqua-t-il en partant. »
« En se retournant, il aperçut une cabine à l’angle du bâtiment voisin. Il alla appeler les pompiers. »
Dans Gare Saint-Lazare de Dominique Fabre, paru en 2023 aux éditions Fayard :
La gare Saint-Lazare se visite sous l’angle du «plus jamais» pour le narrateur qui circulait naguère entre Asnières et Paris, comme dans presque tous les livres de Dominique Fabre. Il ne lui arrivera plus jamais rien à la consigne, puisqu’elle a été supprimée, comme ont disparu les cabines téléphoniques, d’abord à pièces puis à carte.
Dans Au téléphone, deAlain Freudiger, paru en 2023 aux éditions Héros-Limite :
Allo ? Chacun a une histoire liée au téléphone, mais parce que l’objet est devenu omniprésent, on y pense rarement. L’auteur lausannois Alain Freudiger s’est penché sur l’appareil aux multiples révolutions, des cabines d’antan où l’on «confinait les conversations hors de chez soi» aux smartphones.
https://www.24heures.ch/autant-en-emporte-les-livres-808460188230
Dans Le dahlia noir de James Ellroy paru en 2006 aux éditions Rivages :
« En passant près d’une cabine téléphonique, ça me revint ; si Betty avait appelé Lindscott à Malibu – appel interurbain avec préavis – il en resterait des traces à la Pacific Coast Bell1. Si elle avait passé d’autres appels avec préavis, à ce moment ou alors le 11, avant ou après sa passe avec Johnny Vogel, la PCB aurait le renseignement dans ses registres – la compagnie conservait une trace des transactions téléphoniques qui passaient par les cabines à fins d’études de coûts et de prix de revient. »
Dans Perfidia de James Ellroy paru en 2014 aux éditions Rivages :
« Un mort dans une cabine téléphonique. Blessures par arme à feu, à courte distance. On demande des techniciens de labo et des employés de la morgue. (…) Une corde tendue isole la cabine téléphonique. POLICE, ACCES interdit. Voitures de police, fourgons cellulaire. »
Dans Haker de Sophie Adriansen paru en 2023 aux éditions La joie de lire :
L’histoire de ce roman se passe dans les années 90. Quand il y avait encore des cabines téléphoniques. Et bien Flow, il a à peine 10 ans et il sait déjà comment trafiquer les puces des cartes téléphoniques pour les rendre illimitées. Et plus rien n’arrêtera le jeune garçon.
Dans La cabine, d’Eric Bulliard, paru en 2022 aux éditions de l’Hèbe :
Prix des lecteurs de la Ville de Lausanne
L’auteur retrace l’histoire d’une cabine téléphonique du désert de Mojave, qui a connu son heure de gloire un peu avant les années 2000. Il s’est inspiré d’une histoire vraie. Celle de cet appareil aujourd’hui démantelé, qui a longtemps sonné en plein désert californien, près des frontières avec l’Arizona et le Nevada.

https://www.tdg.ch/eric-bulliard-ressuscite-une-cabine-telephonique-du-desert-199302952212
Dans La bénédiction inattendue, de Yoko Ogawa, paru en 2000 aux éditions Actes Sud :
« J’aime lire dans toutes sortes d’endroits. Sur un banc au jardin public, à table, à l’église, dans une cabine téléphonique, dans la salle de bain, sur l’étagère à chaussures, dans un placard, derrière les rideaux (…) »
Dans Gazoline d’Emmanuel Flesch paru en 2023 aux éditions Calmann Lévy:
« Automne 1988. Il y a le clocher, la place du village, des vignes à perte de vue. Près de la cabine téléphonique, assis sur leurs mobylettes, des jeunes s’ennuient.
Les gosses ont repris le chemin de l’école. Les anciens s’inquiètent de la météo, des vendanges. Un monde en apparence immuable ;un monde pourtant proche de sa fin. »
Des cabines téléphoniques pour écouter des œuvres littéraires

Des cabines téléphoniques rétro pour entendre des textes littéraires sur Clichy.
https://www.lien-social.com/%E2%9C%96-Exposition-o-Memoires-de-quartier
Dans La baleine tatouée, de Witi Ihimeara, paru en 2022 aux éditions Au vent des îles :
« Certes, il n’était pas toujours juste mais il défendait bec et ongles la cause mãori. Nous l’avions surnommé « Super Mãori » et, aujourd’hui encore les cabines téléphoniques me font penser à lui. Nous plaisantions : « Vous avez besoin d’aide pour défiler à Baston Point ? Appelez « Super Mãori » ! Vous cherchez un leader pour revendiquer des droits fonciers ? Composez le 214K à Whãngãrã ! Vous voulez un homme à poigne pour une manif à Waitangi ? Contactez le Homme de fer mãori ! »
Yann Queffelec : « Le meilleur jour de ma vie a été le pire jour de ma vie. C’est le moment où j’ai dû annoncer à mon père, par téléphone, dans la cabine téléphonique la plus pourrie de la capitale, que j’avais reçu le prix Goncourt. »
Marylou Thomas et Melaine Fanouillère, de la compagnie Désembrayée, ont laissé leurs empreintes lors de leur passage à Pors Ruz mardi 12 juillet dernier où ils jouaient leur spectacle « Solveig Noz ». Les artistes ont déposé dans la cabine téléphonique du parc de Lostwithiel un bocal renfermant les « mots » de tous les spectateurs. Ils peuvent être consultés par les visiteurs qui peuvent à leur tour déposer d’autres mots, des messages à la mer des temps modernes. Le « bocal à mots » se trouve au milieu des livres.

Dans Comment va la douleur ? de Pascal Garnier, paru en 2006 aux éditions Zulma :
« Simon ne trouva aucune cabine téléphonique en état de fonctionner, le portables les ayant toutes rendues obsolètes. C’est d’un café qu’il appela son employeur. »
Dans Un cirque passe, de Patrick Modiano, paru en 1992 aux éditions Gallimard :
« Votre père a téléphoné ce matin mais la communication était très mauvaise car il appelé d’une cabine téléphonique en plein air : on entendais des klaxons et des bruits de circulation qui étouffaient sa voix. Nous avons d’ailleurs été coupés mais je suis certain qu’il rappellera. »
Dans Accident nocturne, de Patrick Modiano, paru en 2003 aux éditions Gallimard :
« Je m’étais dit qu’à la première cabine téléphonique, je consulterais les bottins par rues, ou j’appellerais les Renseignements. Mais rien ne pressait. J’avais tout le temps devant moi pour trouver son adresse exacte et lui rendre une visite. »
Dans Un pedigree, de Patrick Modiano, paru en 2005 aux éditions Gallimard :
« A Trafalgar Square, d’une cabine rouge, je téléphone en PCV à mon père. J’essaie de lui cacher ma panique. Il n’a pas l’air très surpris de me savoir seul à Londres. Il me souhaite bonne chance, d’une voix indifférente. »
Dans Le café de la jeunesse perdue, de Patrick Modiano, paru en 2009 aux éditions Gallimard :
« J’étais seul devant la maroquinerie au Prince de Condé. J’ai collé mon front à la vitrine pour voir s’il restait un vestige quelconque du café : un pan de mur, la porte du fond donnant accès au téléphone mural, l’escalier en colimaçon qui menait au petit appartement de Mme Chadly. »
Dans L’horizon, de Patrick Modiano, paru en 2010 aux éditions Gallimard :
« Ils rejoignaient la station de métro en suivant les arcades désertes du Palais-Royal. Bosmans se souvenait de la galerie marchande de cette station de métro en se demandant si elle existait encore aujourd’hui. Il y avait là des magasins divers, un coiffeur, un fleuriste, un marchand de tapis, des cabines téléphoniques, une vitrine de lingerie féminine avec des gaines d’un autre temps (…) »
Dans L’herbe des nuits, de Patrick Modiano, paru en 2012 aux éditions Gallimard :
« Il n’y a plus de cabine téléphonique. Pour me joindre à toute heure du jour ou de la nuit, vous utilisez cet objet. »
« Un après-midi je suis entré dans une cabine téléphonique, loin à l’ouest, du côté d’Auteuil. Et cette distance me rassurait un peu (…) je gardais le silence. Et je sentais à l’autre bout du fil le trouble de mon interlocuteur, et même son inquiétude, à cause de mon silence. J’ai raccroché. »
Dans Just kids, de Patti Smith, paru en 2017 aux éditions Gallimard collection Folio :
« J’ai eu un sacré choc en découvrant que le prix du billet pour New York avait presque doublé depuis la dernière fois que j’avais voyagé. Je suis allée dans une cabine téléphonique pour réfléchir. Et telle une Clark Kent en jupon, j’ai été sacrément inspirée. J’ai manqué appeler ma sœur, mais j’avais trop honte pour rentrer à la maison. Or là, posé sur la tablette en dessous du téléphone, sur un épais volume de pages jaunes, il y avait un sac à main blanc, bien en évidence. Il contenait un médaillon et 32 $, presque une semaine de salaire à mon dernier boulot. Malgré moi, j’ai pris l’argent et déposé le sac au guichet, dans l’espoir que sa propriétaire récupère le médaillon. Il n’y avait rien qui révélait son identité. Je ne peux que remercier, comme je l’ai fait souvent intérieurement toutes ces années durant, cette bienfaitrice inconnue. »
Dans La république du bonheur, de Ito Ogawa, paru en 2020 aux éditions Philippe Picquier :
« Si plus personne n’écrit, un jour, il n’y en aura peut-être plus [de boîtes aux lettres], de la même façon qu’avec la diffusion du portable, les cabines téléphoniques ont progressivement disparues. »
Dans La dernière gorgée de bière, de Philippe Delerm, paru en 2011 aux éditions Gallimard :
« Ce n’est d’abord qu’une succession de contraintes matérielles toujours un peu embarrassées : la lourde porte hypocrite dont on ne sait jamais s’il faut la pousser – tirer ou la tirer – pousser ; la carte magnétique à retrouver entre les tickets de métro et le permis de conduire – Contient-elle encore assez d’unités ? Puis, le regard rivé sur le petit écran, obéir aux consignes : décrochez… attendez…Dans l’espace clos, trop étroit et déjà embué, on se tient ramassé, crispé, pas à l’aise. Le pianotage du numéro sur les touches métalliques déclenche des sonorités aigrelettes et froides. On se sent captif, dans le parallélépipède rectangle, moins isolé que prisonnier. En même temps, on sait qu’il y a là un rite initiatique : il faut ces gestes d’obédience au mécanisme raide pour accéder à la chaleur la plus intime, la plus désemparée la voix humaine. D’ailleurs, les sons progressent insensiblement vers ce miracle : à l’écho glacial du pianotage succède une espèce de chanson ombilicale modulée qui vous conduit au point d’attache enfin, les coups d’appel plus graves, en battements de cœur, et leur interruption comme une délivrance. C’est juste à ce moment-là qu’on relève la tête. Les premiers mots viennent avec une banalité exquise, un faux détachement « Oui, c’est moi – oui, ça s’est bien passé – je suis juste à côté du petit café, tu sais, place Saint-Sulpice ».Ce n’est pas ce que l’on dit qui compte, mais ce qu’on entend. C’est fou comme la voix seule peut dire d’une personne qu’on aime de sa tristesse, de sa fatigue, de sa fragilité, de son intensité à vivre, de sa joie. Sans les gestes, c’est la pudeur qui disparaît, la transparence qui s’installe. Au-dessus du bloc téléphonique bêtement gris s’éveille alors une autre transparence. On voit soudain le trottoir devant soi, et le kiosque à journaux, les gosses qui patinent. Cette façon d’accueillir tout à coup l’au-delà de la vitre est très douce et magique : c’est comme si le paysage naissait avec la voix lointaine. Un sourire vient aux lèvres. La cabine se fait légère, et n’est plus que de verre. La voix si près si loin vous dit que Paris n’est plus un exil, que les pigeons s’envolent sur les bancs, que l’acier a perdu. »
Dans Ce que nous confions au vent, de Laura Imai Messina, paru en 2021 aux éditions Albin Michel :
Sur les pentes abruptes du mont Kujira-yama, au milieu d’un immense jardin, se dresse une cabine téléphonique : le Téléphone du vent. Chaque année, des milliers de personnes décrochent le combiné pour confier au vent des messages à destination de leurs proches disparus.
Dans Mã, d’Hubert Haddad, paru en 2017 aux éditions Zulma :
« Barricadé dans la cabine téléphonique, à l’heure de la fermeture, le cœur entre les dents, une voix d’homme en colère me répondit. »
« A ce moment-là, depuis une cabine téléphonique du boulevard, j’avais appelé Saori. Son départ imminent pour les États-Unis, pour Chicago précisément, jeta un voile d’irréalité sur ma nouvelle tentative. »
Dans La face nord du coeur de Dolores Redondo paru en 2021 aux éditions Gallimard :
« A l’intérieur d’une cabine téléphonique à Quantico, Amaia s’aperçut qu’elle n’avait pas cessé d’effleurer inconsciemment de l’index le dessin qu’un élève avait fait sur la tablette et que des centaines de contacts avaient contribué à faire ressortir. Elle arrêta son doigt sur l’apex de ce cœur artistique si semblable à celui qu’on peut seulement deviner quand on a onze ans dans les veinures du bois. De loin lui parvint la voix aimée de sa tante. »
Dans Tout cela je te le donnerai de Dolores Redondo paru en 2018 aux éditions Gallimard :
« Si Álvaro est venu ici c’est parce que Griñán l’a appelé, peut-être même aussi depuis une cabine. »
« J’ai répondu et j’ai tout de suite reconnu le bruit des pièces qui tombent dans un téléphone public. Ça faisait des années que je ne l’avais pas entendu. »
« On a localisé la cabine, celle du numéro de téléphone bizarre depuis lequel on a appelé Álvaro. Elle est à Lugo mais ça ne nous dit pas grand chose : la personne en question a pu appeler depuis son quartier ou au contraire utiliser n’importe quelle cabine en ville pour brouiller les pistes. »
Dans Tous les membres de ma famille ont déjà tué quelqu’un de Benjamin Stevenson paru en 2023 aux éditions Sonatine :
« Il faut qu’on se voie. Maintenant. » Sa respiration était haletante. Aucun nom ne s’affichait sur l’écran de mon téléphone. Il devait m’appelait d’une cabine. Ou d’un bar. »
Dans L’eau rouge de Jurica Pavičić paru en 2021 aux éditions Points :
« La police a reçu un appel hier soir. Ça venait d’une cabine téléphonique. Un inconnu leur a parlé à travers un linge. D’apprès son accent, ça pourrait être quelqu’un du village. »
Dans Allô maman taxiphone, de Didier Lévy & Héloïse Solt, paru en 2022 aux éditions Sarbacane :Au Taxiphone ALLÔ MAMAN, à Belleville, des gens du monde entier viennent appeler leurs parents, leurs amis, envoyer de l’argent… ou bavarder un peu. Le narrateur, dont les parents tiennent cette drôle de boutique, a tissé des liens avec les habitués

Dans The Main, de Trevanian, paru en 2017 aux éditions Gallmeister :
« – Tu vois. Voilà ce qu’on appelle un quarter. On s’en sert pour faire marcher un distributeur de café. et aussi pour téléphoner. qu’est-ce que tu ferais si tu devais appeler d’urgence d’une cabine publique et que tu n’avais pas de monnaie sur toi ? (…) Tu dois toujours avoir de la monnaie pour le téléphone. Un coup de téléphone peut sauver la vie de quelqu’un. »
Dans Les fiançailles de M. Hire, de Georges Simenon, paru en 2021 aux éditions Le livre de poche :
« Le juge y monta seul et le commissaire, affairé, se précipita vers le bistro, s’enferma dans la cabine téléphonique. Une locataire de la maison y était justement occupée à appeler le docteur car la gamine respirait avec un bruit qui faisait du mal à entendre. »
Dans Maigret et la jeune morte, de Georges Simenon, paru en 2022 aux éditions le Livre de poche :
« Elle semblait avoir froid et elle a commandé un grog. Puis, quand Eugène le lui a servi, elle lui a demandé un jeton de téléphone. Elle est entrée dans la cabine. Elle en est ressortie presque aussitôt. Dès lors, et jusque vers minuit, elle a essayé au moins 10 fois d’avoir quelqu’un au bout du fil. – Combien de grogs a-t-elle bus ? – Trois. Toutes les minutes, elle retournait à la cabine et composait un numéro. »
Dans Sombre sentier, de Dominique Manotti, paru en 2011 aux éditions du Seuil :
« Marcher vite, jusqu’aux Halles toutes proches. Cabine téléphonique, appeler le patron. Heure décente, il est 7 heures. – Venez vite. Taxi, immeuble bourgeois boulevard Malesherbes, quartier sinistre. »
Dans Cabines, de Gilles Vincent, paru en 2021 aux éditions Parole :
Sur la place d’un village, un homme se retrouve enfermé dans une cabine téléphonique.
Cabines est le récit de cette journée particulière, de cette vie provisoirement arrêtée. Mais c’est aussi, en filigrane, l’annonce des orages totalitaires qui menacent aujourd’hui le cœur de nos existences. Cabines de Gilles VINCENT () | l’autre LIVRE (lautrelivre.fr)
Dans Retour à Reims, de Didier Eribon, paru en 2018 aux éditions
Flammarion :
« J’y passais des soirées entières à marcher sans cesse, ou à faire semblant de téléphoner dans la cabine attenante à l’arrêt d’autobus… »
Dans Chevreuse, de Patrick Modiano, paru en 2021 aux éditions Gallimard :

Dans Nature humaine, de Serge Joncour, paru en 2020 aux éditions Flammarion :
« Caroline lui avait dit que parfois le soir elle se rendait dans le centre-ville pour téléphoner à sa famille à Berlin. Il fallait souvent qu’elle attende avant d’avoir la ligne, et ça coupait sans cesse, mais si elle appelait d’une cabine ça lui coûtait une fortune en pièces… »
« – Rien, il faut que je téléphone tout de suite.
– Mais Constanze, c’est pas possible, ou alors faudrait qu’on roule jusqu’à une maison, trouver une ferme, je ne sais pas où…
– Non, non, il faut trouver une cabine, je ne peux pas téléphoner de chez quelqu’un. »
« Là-haut il y avait une église, deux cafés et une cabine téléphonique, mais elle était occupée par une vieille femme. Constanze se planta devant pour bien marquer qu’elle attendait. »
Dans Ma cabine téléphonique africaine, de Lieve Joris, paru en 2011 aux éditions Actes Sud :
L’histoire de Bina, postier malien, courageux et débrouillard, qui a fait de Lieve Joris son (involontaire) sponsor et lui a dédié sa cabine téléphonique, inaugure ici une série de récits consacrés à l’Afrique, au Proche-Orient et à l’Europe de l’Est. Ma cabine téléphonique africaine – Lieve Joris – Librairie Eyrolles
Dans Changer l’eau des fleurs, de Valérie Perrin, paru en 2018 aux éditions Albin Michel :
« Certains ont appelé de chez nous pour qu’on vienne les chercher. D’autres de la cabine téléphonique. En quelques heures, les rames et les alentours du train se sont vidés. »
Dans La plus que vive, de Christian Bobin, paru en 1999 aux éditions Gallimard collection Folio :

Dans Le guerrier pacifique de Dan Millman, paru en 2009 aux éditions J’ai lu :
« Je décidai de retourner à Los Angeles, ma ville natale. Je sortis ma vieille Valiant du garage et passai mon dernier week-end à Berkeley à préparer mon départ. Pensant à Linda, j’allai dans une cabine téléphonique et l’appelai dans son nouvel appartement ».
« Appelle une ambulance, me dit-il. Je courus jusqu’à la cabine téléphonique la plus proche et appelai ».
« Je n’osai pas y entrer. Je me postai dans une cabine téléphonique proche. Dix minutes s’écoulèrent, puis vingt. L’avais-je manqué ? »
Dans Tout ce qui nous répare de Lori Nelson Spielman, paru en 2018 aux éditions du Cherche Midi :
« Il est comme Clark Kent qui se change en Superman dans une cabine téléphonique, râlait toujours Annie en parlant de son père, le chirurgie cardiologue. Il enfile son pantalon et tout d’un coup c’est George Clooney. Le femmes ne savent donc pas que tout le monde porte ce genre de pantalon dans un hôpital. »
Dans La dernière des Stanfield de Marc Levy, paru en 2018 aux éditions Pocket :
« Elle repéra à un carrefour encore lointain une cabine téléphonique esseulée dans ce no man’s land, jeta un regard au cadran de la montre qui apparaissait entre les boutons pressions de sa main gantée, rétrograda et serra la poignée de frein. Elle rangea la Triumph le long du trottoir et fit tomber la béquille ».
« J’étais la seule personne qu’elle connaissait en ville. elle a cherché mon nom dans l’annuaire d’une cabine téléphonique. »
Dans L’affaire Alaska Sander de Joël Dicker, paru en 2022 aux éditions Rosie&Wolfe :
« Lors de la quatrième année, alors que les classes venaient de se terminer, la Bande des Vélos, en mal d’émotions fortes, se donna pour mission de commettre quelques bêtises sans grandes conséquences, telles que passer des appels anonymes depuis la cabines téléphonique de la rue principale. »
« Nous nous étions alors discrètement faufilés hors de la propriété et, faute de réseau téléphonique, nous étions rendus à Vinalhaven, la petite ville qui donnait son ni à l’île, d’où le sergent avait appelé Landsane depuis une cabine. »
Histoire de la cabine téléphonique, des P&T à France Télécom, avant sa disparition programmée :
« Cabine téléphonique » — Histoire complète de la cabine des PTT (mots-surannes.fr)