Article dans L’âge de faire, novembre 2021
Article dans Le dauphiné libéré, octobre 2021
Article dans Place Gre’net, octobre 2021
REPORTAGE VIDÉO – Les cabines téléphoniques feront-elles un jour leur retour ? C’est en tout cas ce qu’espère l’Observatoire international pour la réinstallation des cabines téléphoniques, qui s’active pour leur réhabilitation dans l’espace public. Ce vendredi 22 octobre 2021, il invitait à utiliser une cabine téléphonique éphémère, mobile et fonctionnelle circulant dans Grenoble. L’occasion de faire réfléchir à l’impact écologique de la généralisation des nouvelles technologies, dont les smartphones.
« Venez passer des coups de fil ! », invitait ce vendredi 22 octobre un tract de l’Observatoire international pour la réinstallation des cabines téléphoniques (OIRCT) distribué dans différents endroits de Grenoble : place Saint-Bruno, boulevard Joseph-Vallier et square Docteur-Martin. Autant de lieux où était installée, quelques heures, une cabine téléphonique mobile fonctionnelle avec son vieux téléphone à touches.
Pour entendre la tonalité, le fameux “La”, les organisateurs pouvaient compter sur la bienveillante complicité et le matériel de téléphonie de quelques gérants de bars situés à proximité. Tout a fonctionné à merveille. L’occasion d’entendre un « Allo ? Tu ne devineras jamais d’où je t’appelle », émis d’une voix hilare par une jeune femme qui venait de saisir le combiné.
Les cabines téléphoniques peu à peu abandonnées avec l’essor de la téléphonie mobile ont déserté les rues de nos villes et villages. Encore 300 000 en France en 1997, elles ne seraient plus qu’une vingtaine aujourd’hui. À Grenoble, seule une subsisterait : celle de la cité universitaire du fort du Rabot.
Feront-elles leur retour dans le paysage ? L’OIRCT, fondé au printemps 2021, s’active en tout cas à initier cette « remontada » à Grenoble mais aussi… dans le monde entier ! Au-delà de ce qui pourrait ressembler à une blague emprunte d’une nostalgie un peu passéiste, c’est « un combat pour la liberté » que revendique l’OIRCT. Celle de ne pas avoir de téléphone portable et ainsi de ne pas « être pisté, tracé, calculé, évalué, “flashcodé”, “QR-codisé” » par les smartphones. Un combat auquel participe Vincent Peyret, rédacteur en chef du journal satirique grenoblois Le Postillon et membre de cet observatoire, qui se passe de téléphone portable depuis déjà bien longtemps.
Un projet participatif pour installer 22 cabines à Grenoble
« Remettre du service public dans l’espace public », tel est le but poursuivi par l’OIRCT. Avec, en filigrane, la volonté d’échapper à une numérisation galopante laissant beaucoup de monde sur le bord de la route. Dont ceux sans téléphone portable intelligent leur permettant de joindre en ville ne serait-ce que leurs proches, les administrations ou encore les services de secours.
D’où l’idée de deux jeunes femmes d’installer 22 cabines téléphoniques, à pièces ou gratuites, à l’attention toute particulière des quartiers politique de la ville (QPV) de Grenoble. Ce dans le cadre de la 7e édition du budget participatif dont le montant global s’élève à 800 000 euros. « Ce projet permettra de tisser du lien social et aux plus précaires d’accéder à la communication », a expliqué au micro l’une des porteuses du projet. Il constituera, a‑t-elle ajouté, « un signe fort de la prise en compte par la Ville de Grenoble de l’impact écologique de la généralisation des nouvelles technologies »